Aukcja na rzecz hospicjum

Mon Colonel, Je suis d\'accord avec vous sur la ne9cessite9 d\'une revue militaire, ancceillaut des plumes principalement militaires. Comme cela a e9te9 note9 pre9ce9demment, la difficulte9 vient de la re9ticence de l\'institution e0 laisser ses membres s\'exprimer en leur nom propre, et donc d\'e9tablir les conditions du de9bat public.Il me semble qu\'une bonne part des difficulte9s vient de la formation des officiers eux-meames, qui n\'ont malheureusement pas dans leur cursus de formation acade9mique critique de haut niveau. Pour s\'en convaincre, il suffit de lire les contributions de nombre de stagiaires de l\'e9cole de guerre sur le site du monde.fr, qui donnent bien souvent l\'impression de re9citer ce qu\'ils ont appris. Certains officiers se forment par eux-meames en obtenant des doctorats (souvent avec d\'excellentes the8ses d\'ailleurs, il suffit de voir les ouvrages du LcL Porte, du Col. Durieux, du Lcl de Lespinois, etc.), mais ils restent une minorite9, et l\'institution n\'exploite pas leurs compe9tences au maximum. Et de toutes fae7ons, pour un petit nombre qui de9veloppe une excellente re9flexion, une majorite9 de stagiaires de l\'e9cole de guerre se limitent e0 survoler des sujets pendant un an, avec des se9minaires dont la dure9e est limite9e e0 15 jours et au cours desquels on demande de re9duire le nombre de lectures.Un ve9ritable support acade9mique tel qu\'il existe en Grande-Bretagne (of9 le de9partement des defence studies , le cousin du ce9le8bre de9partement des war studies est charge9 de l\'instruction acade9mique des stagiaires) est certainement une bonne solution. Ce de9partement se compose d\'une trentaine d\'universitaires en re9sidence e0 Shrivenham, of9 ils sont charge9s d\'animer les se9minaires et de conduire des recherches. Contrairement e0 ce que l\'on pourrait penser, leur liberte9 intellectuelle n\'est pas du tout bride9e par l\'institution militaire, et ils sont d\'ailleurs souvent bien plus critiques envers l\'arme9e britannique que des chercheurs exte9rieurs .Il me semble que le mode8le est souhaitable, en tout cas bien plus performant que le syste8me actuel de l\'e9cole de guerre (of9 les coupes budge9taires ont encore re9duit le nombre d\'intervenants exte9rieurs, donc la possibilite9 d\'ouverture de l\'institution). Ne9anmoins, il suppose une double volonte9, d\'abord de l\'institution d\'eatre preate e0 accepter la critique en son sein, mais surtout de l\'Universite9 d\'accepter de recommencer e0 penser les questions de de9fense en se de9barrassant des pre9juge9s bourdieusiens ou foucaldiens de nombre de politistes, ou en recommene7ant e0 analyser les ope9rations militaires pour les historiens (et arreater de s\'appeler historien militaire quand on e9tudie les conditions de vie de soldats de la grande arme9e: c\'est inte9ressant, utile, mais ne dit rien sur les ope9rations).On touche du doigt le coeur du proble8me: le de9sinte9reat de l\'Universite9 (qui serait l\'outil ide9al d\'apprentissage de la pense9e critique) est pre9judiciable e0 l\'ensemble des institutions. Et ce n\'est pas faire insulte aux rares (et excellents) chercheurs Frane7ais sur ces questions que de reconnaeetre que le paysage intellectuel est grandement de9labre9 dans nos contre9es.Pour en revenir e0 l\'objet de ce billet, oui, une revue est ne9cessaire, et oui, il faut que les militaires s\'expriment. Mais il faut e9galement leur fournir une formation intellectuelle de haut niveau, ce qui suppose e0 la fois une prise de responsabilite9 par l\'universite9 et une acceptation de la critique par la de9fense. Je suis bien conscient que les choses ne sont pas preates de changer Respectueusement, PS: Quand j\'appelle de mes voeux une formation acade9mique de haut niveau pour les stagiaires de l\'EdG, je ne suis pas en train de dire qu\'il s\'agit d\'un ramassis d\'idiots incapables de re9flexions autonomes, loin de le0. Je pense simplement que l\'on pourrait tirer le meilleur d\'individus de9je0 se9lectionne9s en les confrontant e0 ce que l\'universite9 peut produire de mieux: apprendre e0 penser , e0 condition qu\'elle accepte de recommencer e0 s\'inte9resser e0 la de9fense.